Dans ce roman nous traversons le Dombass, cette région du sud-est de l’Ukraine qui est, depuis 2014, un terrain d'affrontement entre le régime ukrainien et les pro-russes. Deux amis fuient les combats au volant d'une volta et rencontrent les combattants des deux camps.
Dès le première page du roman j'étais perdu. Je ne savais plus qui était "les bon" et qui était "les méchant". Je ne comprenais pas qui les héros que nous suivions soutenaient. Mais très vite j'ai accepté d’être perdu. Car en Ukraine, comme dans beaucoup de pays de l'ex-URSS, les choses ne sont pas aussi manichéennes que nous le pensons vu de France.
Les rencontres que font les deux amis nous permettent d'approcher la pensée et les idéaux des deux camps. On comprend alors que rien n'est simple et que cette terre est vraiment tiraillée entre deux camps. Et c'est là tout l’intérêt du roman, il nous explique une situation, qui bien que géographiquement relativement proche de nous, est peu connue.
Le style de l'auteur est travaillé sans être lourd. Il décrit les paysages avec brio et donne à voir ces espaces de terrils, de mines et de machines vétustes. Les personnages sont travaillés avec affection et empathie. Loin de prendre partie ils cherchent avant tout à sauver leur peau ou celles de leurs compagnes, ils sont en ça humains et touchants.
C'est aussi une belle réflexion sur la guerre civile en montrant que l’indépendantisme apporte aussi la mort de l'autre, du frère.
C'est un très beau roman et qui a l'avantage aussi de mettre en avant une situation politique peu montrée dans les médias.