Je ne sais même pas par où commencer tant ce livre m'est tombé des mains. Et pas qu'une fois, il a fallu insister beaucoup pour trouver à ce livre matière à défendre...que je n'ai en plus finalement pas trouvée du tout.
Tout d'abord, ce livre n'a aucune méthodologie, et, cela va avec, dispose de très peu d'arguments solides au-delà du "ne fais pas aux autres (ici les animaux) ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse" qui puissent défendre l'idée de la fin de l'exploitation animale de quelque sorte qu'elle soit.
Je suis très en colère contre cet auteur car pour moi, il a totalement échoué si ce n'est à apporter des arguments au débat, à l'amener dans des conditions qui pourraient constituer une bonne base pour construire ce sujet en or de réflexion. Seuls font office de conduite le saupoudrage d'anecdotes atroces dans les abattoirs, zoo et safari, de surcroît dont on a tout à fait entendu parler, et qui, s'ils sont évidemment dignes d'intérêt, ne peuvent pas seuls constituer l'argument principal. Il faut bien sûr se douter que toute personne qui a eu la démarche d'ouvrir se livre est déjà un minimum sensibilisée à la question de la souffrance animale. Il se serait donc avant tout agi selon moi de nous citer davantage d'études, de chercheurs, d'entrer en discussion avec, de poser davantage de questions censées (telles que les éléments qui peuvent nous rassembler avec les animaux non-humains au-delà de la seule souffrance), et SURTOUT SURTOUT de nous livrer un minimum d'exemples de pratiques, chez des individus ou des communautés, qui pourraient venir appuyer la possibilité d'une mise en oeuvre à l'échelle mondiale, comme si A. Caron n'y croyait suffisamment pas lui-même pour se fouler à ce point : je m'interroge donc sur le niveau de sincérité de sa démarche.
De plus, réclamer un tel changement et une telle reconsidération des valeurs que celle de cesser toute exploitation animale suppose un bouleversement d'une inimaginable envergure, propre à secouer l'économie mondiale. Cele n'est jamais abordé et relève selon moi de la même fainéantise intellectuelle q'un gosse de Première qui se contente d'une vague idée pour remplir sa foutue dissertation.
Mais j'ai cessé d'y croire lorsqu'il prétend qu'un éleveur est forcément quelqu'un qui n'aime pas ses bêtes. Ce n'est pas parce que cela lui paraît à lui inconcevable qu'il faut que ce soit étalé dans un livre qui porte une telle responsabilité. Ces propos sont même impardonnables. Et je sais de quoi je parle, étant la petite fille d'un agriculteur poitevin qui adorait ses bêtes et ne les abattait pas lui-même, compte tenu de l'excès de charge émotionnelle que cela lui provoquait.
Une série de raccourcis de ce type se suivent et se ressemblent lamentablement.
Je vais toutefois continuer de m'intéresser au sujet et poursuivre la lecture de livres tels que le monumental "livre noir de l'agriculture", qui dépasse mille fois par sa solidité et sa neutralité le but d'Aymeric Caron.