Underground vs Mainstream
Manhattan, Mickael Mc Gill, détective privé et loser de génie se morfond dans son capharnaüm. Même quand on lui propose les affaires les plus anodines il finit par tomber sur des individus complètement malsains, il n'y peut rien, une histoire de karma. Il va recevoir la visites d'hommes en noir, ceux-ci accompagnent le chef du cabinet du président. On vient lui proposer une affaire, la deuxième Constitution des États-Unis a été perdue, elle est reliée dans de la peau d'alien et elle aurait le pouvoir de changer la face du monde. Mc Gill pense qu'on se moque de lui, de plus, le personnage haut placé se vante d'être héroïnomane, malgré ses expériences passées loufoques il ne parvient pas à croire ce qu'il lui arrive... Jusqu'à ce qu'on lui fasse un virement d'un demi million de dollars et lui donne un mini ordinateur contenant toutes les pistes connues jusque là. Le livre a la manie de servir de monnaie d'échange, le plus souvent pour des services tellement extrêmes que même l'argent n'a pas assez de valeur. Notre Sherlock Holmes est désemparé, il décide de suivre une piste au hasard et se rend à Soho, dans un bâtiment dont le bail à vie à été échangé contre la fameuse constitution, détenue par un groupe nommé "ANAL". Après une projection moralement éreintante, il va rencontrer Trix, une jeune fille couverte de tatouages qui rédige une thèse sur " Les expériences humaines extrêmes auto-infligées". Elle va devenir son associée dans une épopée scabreuse à travers les États-Unis.
La personne m'ayant recommandé ce livre ne me connaissait apparemment pas assez puisqu'elle s'est mépris sur mes goûts. On citera bien sûr Palahniuck comme auteur de la même veine, par contre à part le sexe, pas trop de ressemblances avec son homonyme, qui est beaucoup plus blasé. A savoir qu'à la base Ellis est un scénariste, émérite, de bande dessinée. Je n'ai jamais lu son travail habituel, mais je trouve qu'ici l'intrigue pêche un peu, je ne peux pas m'étendre dessus sans dévoiler la fin de l'histoire, j'en parlerai donc directement avec les intéressés qui ont lu le livre. Au début j'ai beaucoup ri, et au fil du livre j'ai été plutôt irritée, que de lieux communs, que de provoc' gratuite, on ne sait plus écrire un livre aujourd'hui sans sa dose de sexe? Comme pour un fromage on a besoin d'un pourcentage de matière salace? Artères Souterraines, Ingrédients : Sexe 60%, Humour 30%, Aventure 9%.. Attention ce produit peut contenir des traces de références culturelles. Il y a cela dit de très bonnes idées. Notamment celle qui dit que du moment où quelque chose est présent sur internet, cela devient un contenu disponible et donc mainstream, c'est-à-dire faisant partie de la culture de masse. Il donne comme exemple la pornographie qui a fait rentrer dans les mœurs la sodomie, qui avant était un tabou. Autre concept sympa, l'apparition de Wikileaks, (qu'on ne me dise pas que ce n'est pas eux), vers la fin du livre. Par contre, le personnage féminin, NON, une jeune nana, rebelle, cultivée, tatouée, avec une sexualité débridée dont le héros va tomber amoureux, on dirait la réplique exacte de la nana de millénium qui m'avait déjà gonflée. Marre de devoir supporter les fantasmes féministes d'auteurs sans couilles, gardez ça pour vous s'il vous plait. Elle n'apporte rien à l'histoire. En ce qui concerne le style, il est moderne, efficace, des dialogues drôles avec une réelle interactivité avec le lecteur. Je l'ai lu d'une traite. Le mandataire, complètement cinglé, est le seul qui m'ait vraiment plu, dommage qu'il n'ait pas été plus présent. Un livre qui plaira à beaucoup, même si il ne m'a pas conquis.