Si tu pensais que l’Islande était juste un pays de volcans et de moutons, Ásta de Jón Kalman Stefánsson est là pour te rappeler que c’est aussi une terre de mélancolie, de tragédies douces et d’amours impossibles qui s’écrivent sous la bruine.
L’histoire ? Ásta, prénom choisi par un père romantique (ça veut dire "amour", rien que ça), grandit en se prenant tous les coups du destin en pleine face. Entre une mère instable, un père dépassé et une vie qui oscille entre errances et passions, elle tente de se frayer un chemin, cherchant un sens à tout ce bazar qu’on appelle l’existence. Et comme on est chez Stefánsson, on passe du passé au présent, des lettres perdues aux pensées des morts, dans un puzzle narratif où chaque morceau vient se glisser à sa place… ou pas.
Le gros point fort ? L’écriture, sublime et envoûtante. Stefánsson ne raconte pas une histoire, il la peint avec des mots, il la souffle comme un vent du nord chargé de poésie. Chaque phrase est une vague qui t’emporte, et même si parfois tu ne sais plus trop où tu es, tu continues parce que c’est beau, profondément beau.
Le hic ? Il faut accepter de se laisser porter. Ce n’est pas un roman qui te prend par la main pour t’expliquer où il va. Ça zigzague, ça digresse, ça t’abandonne parfois sur le bord d’une falaise islandaise sans carte ni boussole… mais si tu te laisses faire, la récompense est immense.
Bref, Ásta, c’est un voyage à travers une vie cabossée, un roman qui sent la mer et la solitude, qui t’arrache des soupirs et des frissons à chaque page. À lire si tu veux une expérience littéraire unique, où la mélancolie est aussi douce que la lumière d’un été nordique.