On peut lire sur la couverture d' "Au secours ! Pardon" on peut lire "La suite de 99 francs !!" un peu comme un "vu à la télé" sur une boite d'Action Man.
Si vous avez adoré les déboires publicitaires d'Octave Parango, ne vous y trompez pas, ce livre ne fait que reprendre le personnage principal du premier livre, mais ni le ton, ni l'histoire ne se ressemblent.
On retrouve donc Octave qui après sa sortie de prison (après le meutre sous acide commis au Etats-Unis) qui, parce qu'il le vaut bien, est missionné par la multinationale cosmétique "L'Idéal"pour trouver sa nouvelle égérie.
Il va donc s'installer en Russie et écume les boîtes de nuit et restaurants d'un Moscou oligarchique afin de trouver celle qui fera virevolter sa mèche au vent dans la prochaine publicité de la marque, celle qui sera la nouvelle star féminine du prochain volet d'Astérix.
Ce livre prend la forme d'une confession d'Octave à un pope orthodoxe. Il constitue une reflexion assez juste sur la Russie contemporaine, pleine de paradoxes et de pétrodollars.
Mais, et c'est une nouveauté chez Beigbeider, ce livre adopte aussi un ton nettement plus grave que dans ses précédents écrits.
Ce livre arrive à la fois à faire, rire, réfléchir, mais aussi à écoeurer le lecteur tant le héros semble être totalement déconnecté et dans le même temps tristement lucide sur le monde réel.
"Au secours ! Pardon" est le livre de Beigbeider le plus directement inspiré du style de Bret Easton Ellis. On trouve ici un peu d'"American Psycho" et de "Glomorama" dans cette pseudo-suite de "99 francs".
On y retrouve la même réalité crue jusqu'à l'extrême, le même satire de ceux qui se complaisent dans leur mondanité alors même que les deux écrivains en font partie intégrante.
Mai quant on connait la virtuosité de l'américain dans ce domaine, on ne peut s'empêcher de trouver Beigbeder un ton en dessous car peut être un peu trop frileux.
En voulant faire du Ellis, l'écrivain se perd un peu et perd du même coup son lecteur.
Un ouvrage mitigé donc...