Une descente aux enfers...
J'ai souvent tendance à croire que lorsque je n'aime pas un livre, c'est parce que je ne l'ai pas compris, du moins quand il s'agit de classiques de la littérature française. Mais je ne peux pas mettre plus de 4 à Aurélia, je me suis fait une telle violence pour le finir !
Ce livre est l'emprunte du songe sur la réalité, certes, mais je n'ai pu saisir que très difficilement les passages de l'un à l'autre tant cela m'a semblé confus. Je n'ai rien contre le fait d'être perdue quelque part entre deux, mais je ne pense pas qu'ici ce soit vraiment l'objectif.
Ce voyage d'un rêve à un autre ne m'a pas convaincue, je ne suis pas rentrée avec le narrateur dans sa folie, qui m'a par moment presque agacée. On a à faire à une œuvre romantique, d'habitude j'apprécie mais en l'occurrence cela m'a plus semblé ridicule qu'autre chose : les expressions comme « pleurer à chaude larme » reviennent tellement souvent que je me suis amusée à compter le nombre de fois où apparaît le mot « larme », c'est-à-dire une bonne dizaine de fois ! De quoi taper sur le système !
Cette expression de la fatalité finit aussi par vous rendre fou ! A chaque réveil l'entendre dire : « C'est mon dernier jour ! ». Une fois, deux fois, au bout d'un moment ça fait plutôt sourire...
Pour finir, j'ai trouvé ça bien trop moralisateur : ce retour à la religion, les notions de pêché (qui semblent ici bien exagérée) et de repentir, toutes ces prières et tous ces « ô » (« ô tristesse », « ô bonheur », « ô larme »...) me sont vite devenus insupportables.
C'est bien écrit, oui, quelques phrases sont à noter et quelques idées sont très intéressantes. Par exemple l'idée que l'homme se détruit lui-même, ou l'idée du 'double moi' (« il y a en tout homme un spectateur et un acteur, celui qui parle et celui qui répond »), quoi qu'un peu caricaturale (un tout bon, un tout mauvais...)
Mais, concrètement, lorsqu'on sort de ce livre on peut se demander ce qu'on aura retenu de l'histoire en soi (et là, c'est le drame !) : l'action s'éparpille tellement, de vision en vision dont les seuls points communs sont d'avoir le même « rêveur » et de constituer la même « maladie ». On en vient même à se dire qu'on ne pourrait même pas prouver qu'on l'a lu tant rien n'est resté...
Je ne retiendrai de ce livre qu'une seule et unique phrase qui m'a pour ainsi dire vraiment parlé : « Rien n'est indifférent, rien n'est impuissant dans l'univers, un atome peut tout dissoudre, un atome peut tout sauver ! ».
Certains diront que je n'ai rien compris, et je n'ai rien contre des explications ! Je le relirai peut-être plus tard si j'en ai le courage, en espérant changer d'opinion.
Aurélia, l'histoire d'une « maladie » qui rendrait en fait plutôt malade le lecteur, et dont la conclusion du type ' j'ai surmonté les obstacles parce que j'ai retrouvé la foi' tel un happy-end du croyant fût pour moi le coup de grâce ! Une descente aux enfers pour lui...Pour nous aussi...