Chère Olivia,
Votre livre a été la source d'une émotion très vive, et cela d'autant plus que c'est un sujet qui me touche très particulièrement. Je tenais à vous remercier pour cette immense et magnifique lettre d'amour que vous avez écrite à votre frère parti trop tôt. Bien qu'il n'existe guère de mots véritablement capable de circonvenir la douleur, vous avez su avec pudeur nous livrer cette longue traversée de l'obscurité vécue par Alexandre. Je n'ai jamais mieux compris un être.
Vous en dressez un portrait coloré et flamboyant et l'on comprend au fil des pages qu'il s'agissait d'une personne tout aussi bien solaire que lunaire (les deux sont source de lumière quoi qu'il en soit). Son décès a été vécu par vous comme un arrachement, une violente déflagration qui a presque tout anéanti pendant quelque temps, en ne laissant que cette question lancinante: "Pourquoi?". Il me semble que la douleur est maelström qui engloutit absolument tout. Elle enfle à chaque respiration et ne cesse qu'avec le dernier souffle. Le piège se referme alors sur nous comme une gueule affamée. Il n'est pas aisé de vivre avec un tel fardeau.
Je vous remercie de l'avoir compris, de ne pas l'avoir jugé, de l'avoir pardonné et je suis heureuse de savoir que vous l'avez enfin retrouvé, juste là, au plus profond de vous, étincelle inextinguible.