(attention spoilers) George Babbitt, agent immobilier et personnage principal du récit est l'archétype du monde auquel il appartient dans l'amérique puritaine du début de la société de consommation : chaque gadget est là pour lui rappeller qu'il est important, comme nous montre le passage sur l'étui à cigarette et son réveil flambant neuf. Il passe des soirées mondaines où il a coeur de montrer toute l'acuité de son éloquence, à un quotidien très codifié, veut décider du futur de ses enfants aux profils bien différents, se veut droit, intègre dans ses actes et affaires meme si son buisness c'est d'arnaquer la veuve et l'orphelin en louant ou vendant à une somme supérieure la valeur d'une maison et qui lui arrive de braver la loi de la prohibition en s'adonnant à des libations alors qu'il est profondément légaliste.
c'est alors que son quotidien bien rangé va etre dérangé lorsqu'il a une conversation avec un ami pour qui il a une admiration sans faille. Celui-ci, dèja conscient de l'insatisfaction, incomplétude inhérente à leur classe et éssouflé de ce quotidien va en effet avoir un impact sur la vie que mène Babbitt. Il devient las de certaines pratiques sociales, de la standardisation de la pensée, de sa grosse femme qui l'ennuie, de ses enfants pourris gâtés, de son club qui vitupère les grevistes, manifestants et voit ceux-ci comme des brutes qu'on devrait embastiller alors que lui les voient à présent, après les avoir vu sur le terrain, comme des personnes, certes envahissantes, mais quelconques.
Lorsqu'il arrive un malheur à cet ami en raison de cet essoufllement il termine le virage qu'il avait pris au point que ses proches ne le reconnaissent plus. Il ne s'y retrouve plus... Il s'absente pour aller faire des fetes avec une cliente pour qui il s'est entiché... mais c'est alors qu'une alarme au niveau de la santé de sa grosse femme va lui faire faire un demi-tour express et reprendre ses positions de départ en rentrant meme dans la ligue des bons citoyens, organisation plutot rigoriste qui entend principalement lutter contre les associations travaillistes et syndicats et qui faisait pression sur Babbitt pour qu'il y fasse son entrée.
Alors tout ça pour ça... retour à la case départ ? Un beau jour son fils vint lui annoncer son souhait de devenir mécanicien alors que Babbitt à toujours voulu faire de lui un grand diplomé... ce à quoi Babbit lui répondit " je n'ai jamais fait ce que je désirais dans ma vie, je ne crois pas avoir réussi quoi que ce soit, sinon de suivre mon petit bonhomme de chemin. Tout ces gens qui vont essayer de t'en imposer, envoie-les promener, je te soutiendrai. En avant le monde est à toi ".