NOM : George F. Babbit. AGE : 46. PROFESSION : agent immobilier. ADRESSE : Zenith, Etats-Unis. SITUATION FAMILIALE : marié et père de deux adolescents. SIGNE PARTICULIER : vit le « rêve américain ».
Nous sommes au début des années 1920, époque de prospérité pour les Etats-Unis et pour le paisible citoyen Babbit qui représente les classes moyennes américaines. Babbit est un Américain « standard » sur toute la ligne. Sa maison, un exemple de confort et de modernité, se situe dans une ville moyenne du Midwest, avec ses rues à angle droit, ses demeures quasi identiques et ses clubs qui réunissent des habitants aux valeurs semblables. Lorsqu’il se lève le matin, Babbit entre dans une routine des plus normales, enchaînant petit déjeuner en famille, trajet dans son automobile dernier cri, travail de bureau dans un gratte-ciel et détente autour d’un verre avec des collègues tout à fait ordinaires. Sécurité, aisance matérielle, respectabilité, tout semble sourire à Babbit. Et pourtant il s’ennuie. Secrètement, il rêve d’une autre vie, moins banale, plus fantaisiste. Peu à peu, cette magnifique mécanique se déglingue. Et voilà Babbit qui s’encanaille, commet des folies et ose enfin agir au gré de ses envies. Pire : il tient des propos socialistes, lui qui était un pilier du parti conservateur local. Simple crise de la quarantaine ou début d’une nouvelle vie ? En tout cas, cette remise en cause des conventions coûtera cher à Babbit.
Ce roman est une grande réussite. Il dépeint d’une manière réaliste et pleine d’humour l’ « American way of life » des années 1920. Pourtant on y trouve un message universel et une critique sociale encore très actuelle. La standardisation et la consommation de masse, nées aux Etats-Unis il y a près de cent ans, sont aujourd’hui poussées à l’excès. Quant à Babbit, c’est le portrait de nombreux quadragénaires, englués dans un quotidien médiocre. Le bonheur passe-t-il nécessairement par le conformisme et le matérialisme ? Si Babbit est devenu un archétype – l’Américain ordinaire-, il semble pourtant très vivant car ses doutes et ses aspirations sont aussi les nôtres.