Si tu pensais que Yasmina Reza allait livrer un thriller haletant, Babylone est là pour te rappeler qu’elle préfère les monologues existentiels aux enquêtes sous haute tension.
L’histoire suit Elisabeth, une femme lambda qui assiste à un drame domestique lors d’une soirée entre voisins. Un crime a été commis, mais plutôt que de s’emballer dans une spirale de suspense et de rebondissements, le roman s’attarde surtout sur les petites banalités du quotidien, les rancœurs cachées et le vide existentiel qui plane sur les personnages.
Le gros point fort ? C’est finement écrit et parfois mordant. Reza excelle dans l’art de disséquer les relations humaines, avec son ton à la fois caustique et mélancolique. Certaines réflexions sur la société et la solitude sont bien vues, et le roman capte ce malaise du quotidien avec une précision chirurgicale.
Le hic ? C’est bavard, très bavard. Le crime, qui aurait pu être le moteur du récit, devient presque un prétexte à une introspection qui traîne en longueur. L’héroïne passe plus de temps à cogiter qu’à agir, et si tu es là pour du suspense, tu risques de trouver ça un brin frustrant.
Bref, Babylone, c’est une chronique existentielle sur la banalité du mal, enveloppée dans un style élégant mais parfois pesant. À lire si tu aimes les récits introspectifs et les dialogues ciselés… mais si tu voulais un vrai roman noir, tu risques de rester sur ta faim.