Si tu pensais que Barbe Bleue, c’était juste une vieille histoire de serial killer en manteau d’époque, Amélie Nothomb est là pour te servir une version moderne, stylisée, et bien sûr, bavarde comme il se doit.
L’histoire ? Saturnine, une jeune femme indépendante et pleine de répartie, devient la nouvelle colocataire de Don Elemirio Nibal y Milcar, un aristocrate espagnol aussi élégant que potentiellement psychopathe. Le hic ? Toutes ses anciennes colocataires ont disparu dans des circonstances ultra-louches, et bien sûr, il y a une pièce interdite dans l’appart (parce que sinon, ce ne serait pas drôle).
Comme toujours avec Nothomb, ça parle beaucoup, ça joue sur l’affrontement intellectuel, et le vrai suspense est autant dans les dialogues acérés que dans la fameuse porte qu’il ne faut pas ouvrir. Saturnine n’est pas une héroïne naïve, elle a du répondant et ne se laisse pas impressionner par ce "Barbe Bleue" version XXIe siècle, ce qui donne lieu à des joutes verbales savoureuses.
Mais voilà… le problème, c’est que le roman est aussi rapide à lire qu’à oublier. L’idée de départ est cool, la plume est toujours aussi piquante, mais on attend un frisson, une montée de tension… et ça ne vient jamais vraiment. On reste dans un duel plus cérébral que viscéral, et quand on arrive enfin au dénouement, on se dit “Ah. C’était donc ça ?”
Bref, Barbe Bleue, c’est une revisite amusante et bien écrite, mais qui manque un peu de mordant, une confrontation plus élégante qu’effrayante, et un conte modernisé qui aurait mérité un peu plus de noirceur pour vraiment marquer. Sympa sur le moment, mais pas inoubliable.