Prenez une petite ville semi rurale quelconque, en l’occurrence Castle Rock, berceau imaginaire de plusieurs roman de Stephen King. Ajoutez une population toujours aussi quelconque ( shérif, commerçants, enfants, instituteurs, jeunes, vieux, pochards de service, protestants, catholiques...) avec son lot d'histoires refoulées, de rancœurs inavouées et de quotidiens banals. Insérez un nouveau commerçant, proposant à chacun de posséder une chose qu'il croit désirer plus que tout au monde, moyennant une faible somme d'argent et une petite blague ou deux à faire à un de ses concitoyens. Vous obtenez Bazaar et par la même occasion, sans être péjoratif, un sacré bordel !
Il n'est plus nécessaire de dire que King instille le mal progressivement dans ses romans, il suffit de se laisser happer, de vivre au rythme de cette bourgade tranquille qui va basculer du calme au chaos dans un paroxysme de violence et de haine. King réveille ce qui est enfoui dans les bas fonds de notre âme et on peut très bien s'imaginer vivre cet horreur tant les différents protagonistes sont proches de nous. Quand King tient le crayon, il nous tient tout court.
Elle songea que le plaisir, aussi intense qu'il soit, n'est qu'une chose éphémère et illusoire. L'amour fait peut-être tourner le monde, mais elle était convaincue que c'était les hurlements des grands blessés et des profondément affligés qui faisaient tournoyer l'univers sur son grand axe de verre.
..."Pourquoi faut-il que tant de gens s'imaginent que toutes les réponses se trouvent dans leur portefeuille?"