Julien Sauvage, jeune traducteur de l'italien qui a abandonné sa thèse et vit sur l'héritage de sa mère censé lui permettre (ou pas) d'écrire son roman, rumine encore la fin de son histoire d'amour avec Laura, une Franco-Italienne qui lui a brisé le coeur. Ses ambitions littéraires se voient confortées quand une éditrice parisienne lui propose la traduction de Rébus, un chef-d'oeuvre qui cartonne en Italie.
Au fur et à mesure de son travail, Julien entrevoit des résonances de plus en plus troublantes avec son histoire à lui et il commence à remonter le temps...
Sur le papier, ce livre avait tout pour me plaire : une histoire d'amour en VO, Rome et l'Italie, la traduction littéraire et ses enjeux (la fidélité au texte original ou bien la beauté de la langue, les "belles infidèles"), une bande d'amis qui évoluent dans le monde de l'édition, des mises en abîme, le bilinguisme assumé d'un premier roman...
Pourtant, si l'écriture est belle, elle manque à mon sens de fluidité (comme c'est souvent le cas dans les premiers romans) ; j'ai eu du mal à entrer dans le récit. L'intrigue est plus compliquée que complexe et toutes les belles thématiques sus-citées se retrouvent malheureusement à peine effleurées dans des dialogues de fins de soirée aux propos anecdotiques, insignifiants ou vulgaires, répétitifs même, qui ne m'ont pas passionnée. Oui tout cela est très intelligent, très écrit, trop sûrement, mais il y a beaucoup d'informations tout le temps, et je me suis perdue dans les méandres narratifs... à l'enjeu finalement bien maigre : une banale histoire d'infidélité, servie par un personnage masculin aussi égocentré qu'antipathique.