Parus en 2001 chez Nestiveqnen, Blanche-Neige et les lances missiles et L'Ivresse des Providers sont réunis en un seul volume en poche. Sous une couverture de Didier Graffet, les six cents pages de cet épais volume nous entraînent dans un univers déjanté, inspiré par le "Disque-Monde" de Terry Pratchett, l'univers absurde des Monty Python et les contes de fées. Du Shrek avant l'heure, mais avec une énergie à la Rambo et des manières iconoclastes comme on les aime chez Jasper Fforde.
Catherine Dufour, c'est tout cela à la fois. Avec en prime, une critique sociale mordante qui s'en prend aussi bien aux convenances qu'au capitalisme, aux relations entre hommes et femmes qu'à l'univers aseptisé de Disney. A l'aide d'une plume trempée dans le vitriol et le poil à gratter, elle livre une relecture des contes de fées en mettant en avant les travers de l'âme humaine. Ce ne sont plus des héros qui traversent ses récits, mais des paumés, des psychopathes et des sociopathes, avides de réussir, de devenir prince charmant à la place du prince charmant, même s'il faut, pour cela, oublier toutes les règles de la bienséance et de la politesse.
Mais sans doute faudrait-il en faire un résumé. Est-ce nécessaire? Et surtout, est-ce possible? L'univers de Catherine est tellement dense, qu'il est bien délicat d'essayer d'en donner ne serait-ce qu'un aperçu. Néanmoins, cela commence par une étude ethnologique des Uckler, un peuple semblables aux Hobbits. Ou pas du tout. Pour ensuite se pencher sur Aurore aux doigts dormants, euh non, de Bois Dormant, une pauvre petite princesse qui ne comprend pas pourquoi le monde ne tourne pas comme elle veut. Mais que dis-je? J'oublie Blanche-Neige, bien décidée à renverser des montagnes pour enfin obtenir ce qu'elle veut et qui doit affronter un Destin bien contrariant.