Dans cette nouvelle, Didier Daeninckx revient sur l’exposition coloniale de 1931 sur le sort du peuple Kanak qui ce sont retrouvés exhibés dans un zoo au milieu des animaux.
Le récit est assez facile à suivre puisqu’il y a très peu de personnages décrits, on y suit Gocéné; le narrateur de l’histoire et son ami Badimoin qui vont ensemble, et avec beaucoup de courage, s’évader de l’exposition coloniale pour retrouver les autres de leurs tributs emmenés en Allemagne.
Le fait que ce soit raconté par Gocéné; à la première personne donc, donne de la force à ce témoignage historique, car cette tragique aventure, c’est lui qui l’a vécue.
Les péripéties des deux protagonistes sont très prenantes, on assiste à leurs réactions très intéressantes qui permettent d’en savoir un peu plus sur leur culture.
L’ensemble est décrit de manière fluide et efficace qui permet de visualiser l’action toujours présente des deux hommes déambulant le Paris des années 1931.
De part le court format, on comprend tout de suite les enjeux du récit.
La tension émotionnelle donne du mal à ne pas rester insensible à cette période tragique de l’histoire assez peu connu.
Considéré comme des sauvages dépourvus d’humanité, traité en attraction pour amuser la populace, on est confronté de plein fouet au non respect des droits de l’homme.
L’histoire ne revient que très brièvement sur la résistance qui a pu avoir lieu cette années là, les troubles d’ailleurs concernant la Nouvelle-Calédonie ne sont pas plus explicite que ça.
La fin reste très brève sur les dernières grandes lignes et certains curieux peuvent rester sur leur faim…
Même si le livre est bien construit d’où l’importance du sujet qu’il traite, j’aurais souhaité que l’auteur raconte avec un peu plus de cœur l’histoire de Gocéné et de Badimoin, ça manque un peu de cynisme, d’humour, de colère… il manque un petit truc !
Certes, hormis un peu de faiblesse dans le rythme ainsi qu’une certaine platitude par moment dans le récit, Didier Daeninckx dépeint une réalité faisant froid dans le dos d’où il est difficile d’en sortir indemne.