Si tu pensais que les amitiés d’enfance finissaient toujours par de joyeux souvenirs et des brunchs entre copines, Celle qui fuit et celle qui reste d’Elena Ferrante est là pour te rappeler que certaines relations sont plus proches d’un duel au sommet que d’un échange de confidences bienveillantes.
L’histoire ? On retrouve Lila et Elena, toujours liées par une amitié aussi indéfinissable qu’intense, mais cette fois dans l’Italie en ébullition des années 70. Lila, toujours aussi rebelle, s’échine dans une usine où elle découvre l’exploitation pure et dure, pendant qu’Elena, plus bourgeoise et intellectualisée, essaie de se faire une place dans le monde littéraire et féministe. Autant dire que leurs trajectoires continuent de diverger… mais sans jamais vraiment se quitter.
Le gros point fort ? C’est toujours aussi bien écrit. Ferrante a ce don rare de capturer les dynamiques complexes, les pensées intérieures les plus inavouables et cette tension permanente entre admiration et jalousie qui fait le sel des amitiés fortes. C’est cru, c’est vrai, et ça donne un portrait fascinant de la condition féminine dans un monde en mutation.
Le hic ? L’ambiance peut devenir pesante. Les tensions, la rivalité sous-jacente, les désillusions… c’est passionnant, mais ça donne parfois envie de secouer les personnages pour qu’elles arrêtent de se faire autant de mal. Et si tu n’accroches pas au style ultra-introspectif de Ferrante, ce tome ne te réconciliera pas avec elle.
Bref, Celle qui fuit et celle qui reste, c’est un nouveau chapitre magistral dans cette saga de l’amitié et de l’ambition, toujours aussi fascinant et cruel. À lire si tu veux une plongée ultra-réaliste dans une relation aussi toxique que viscérale… avec une bonne dose de génie narratif en prime.