Cent ans de solitude par BibliOrnitho
Un livre envoutant décrivant la vie du village de Macondo dans une république imaginaire d'Amérique du Sud depuis sa fondation jusqu'à son déclin à travers le destin d'une famille : celle de José Arcadio Buendia (l'un des 21 fondateurs), de sa femme Ursula Iguaran et de leurs descendants sur six générations.
Un texte incroyablement dense dans lequel fourmillent les détails. Féérie de mots empreint à la fois de lyrisme et de poésie. Livre impossible à résumer. Le ton est léger et maintient le lecteur dans le rôle d'un spectateur passif se contentant de contempler de haut la vie foisonnante de Macondo. Ce village semble être un laboratoire à ciel ouvert pour une expérience d'ethnologie.
Une allégorie dans laquelle l'auteur décrit l'Amérique latine : son métissage des populations autochtones et précolombiennes avec la culture castillane, ses tyrans militaires et mégalomanes aux uniformes clinquants, ses guérillas de libéraux entrant en guerre contre un pouvoir conservateur et corrompu d'abord, puis pour des raisons de moins en moins évidentes et, enfin, par la simple habitude de s'opposer. Ses répressions, ses censures et désinformations, sa société bananière...
La plume magique de Gabriel Garcia Marquez décrit un monde fantastique limité aux frontières du village mêlant si bien réel et surnaturel que plus rien n'étonne le lecteur : un personnage meurt en s'envolant tout à coup dans les airs emportant avec elle le grand drap qu'elle devait étendre, une pluie qui tombe sans discontinuer durant quatre ans, des fourmis qui grignotent la maison familiale... Tous les détails aussi absurdes soient-ils trouvent leur place exacte dans ce récit merveilleux où le temps n'existe plus : tout n'y est qu'un éternel recommencement.
Un livre exceptionnel.