Confinés dans le petit village de Macondo, les nombreux membres de la famille Buendia se démènent, condamnés à cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquiades. L'histoire de la famille Buendia et celle de Macondo sont indissociables, depuis la création du village par José Arcadio, son apogée puis son abandon progressif. Solitude de Macondo, isolé du reste du monde, et solitude des personnages, isolés par leurs propres obsessions. Ursula pour préserver sa lignée, José Arcadio Buendia par ses rêves de grandes inventions, le colonel Aureliano Buendia par ses quarante-deux révoltes infructueuses et ses petits poissons en or, Amaranta par le souvenir de son amour déçu, Remedios-la-belle dans sa candeur désarmante, Aureliano le second par l'étourdissement de ses fêtes, Fernanda par la certitude d'être destinée à devenir reine... La multitude des personnages évolue dans la grande maison sans vraiment se rencontrer. Les fantômes se mêlent aux vivants, le temps semble tourner en rond et les destinées se répéter. La lignée se termine finalement par la naissance du seul Buendia conçu dans l'amour. Ses parents, Aureliano et Amaranta Ursula, ont vaincu la solitude en devenant l'obsession l'un de l'autre. "(...) dès lors ils surent que les obsessions dominantes l'emportaient sur la mort, et ils recommencèrent à être heureux avec la certitude qu'ils continueraient à s'aimer dans leur devenir de fantômes (...)".
Cent ans de solitude est une grande fresque familiale et baroque. Un tourbillon de destins tragiques et colorés par lequel on se laisse happer sans s'en apercevoir...
"Il finit par leur recommander de toujours se rappeler que le passé n'était que mensonge, que la mémoire ne comportait pas de chemins de retour, que tout printemps révolu était irrécupérable et que l'amour le plus fou, le plus persistant, n'était de toute manière qu'une vérité de passade."