On sort de Cent ans de solitude comme on sort d'un rêve, groggy.
L'auteur nous plonge dans une fresque épique dépeignant le quotidien, les joies et les combats d'une famille, les Buendia, dans une Colombie fantasmée. On y suit divers petits contes ou fables qui, mis bout à bout, forment un tout qui ne révèle sa substance qu'à la toute fin.
Cent ans de solitude n'a pas usurpé sa réputation.
C'est un roman-fleuve, véritable tour de force qui traite de sujets très délicats avec un ton sarcastique voire humoristique mais jamais grivois. Le lecteur passe du rire au larme, parfois sur la même page. Le rythme est lancinant et à la fois très soutenu et on a l'impression de lire à toute vitesse un texte pourtant très touffu et riche en détails.
Le style de Gabriel Garcia Marquez est fiévreux et aérien. Les phrases sont extrêmement longues et on met un peu de temps à se faire ces tournures de phrase un peu alambiquées, mais dès qu'on prend le pli, c'est difficile de le lâcher.
J'ai dévoré les quelques 450 pages comme on s'attaque à un plat gastronomique : au début, on y goûte avec parcimonie, savourant chaque bouchée, puis on le dévore, gagné par la faim.
On ferme enfin le roman avec le sentiment d'avoir lu quelque chose de vraiment spécial. La famille Buendia va sans doute terriblement me manquer, mais je ne les oublierai pas de sitôt.