Je ne veux pas croire que la solitude
Se vive uniquement entre quatre murs
Cloitré dans une pensée sinistre et lugubre
Avec pour toute compagnie silencieuse
Les insectes d’une maisonnée hier radieuse
Je ne veux pas croire que ma solitude
Soit pétrie de l’ennui de n’avoir pas vécu
De n’avoir pas rêvé, de ne plus rêver
A qui que ce soit, êtres aimés envolés
Qui m’oublient peut être sans le désirer
Je ne veux pas croire que ta solitude
Soit triste de m’avoir perdu à jamais
Je pense à toi quand même un sourire aux lèvres
Tu penses à moi aussi d’une joyeuse mélancolie
Nous étions, ne sommes plus mais nous serons
Je ne veux pas croire que la solitude
Soit le résultat de n’avoir pas cherché
De n’avoir pas trouvé une main, des visages
Des beautés de toutes sortes qui habillent le Monde
De parfums de couleurs de sensations brillantes
Je veux croire à la solitude de la mer
Je m’enfonce dans cette eau lustrale
J’aperçois un être paisible qui me guide
La vie qui palpite et qui m’émerveille
Sans cesse et m’attire plus profondément
Je veux croire aux cimes enneigées
Où le marcheur n’entend que son pas
Qui crisse dans une neige étincelante
Bercé par un paysage inondé de Soleil
Et un froid qui exacerbe la vie
Je veux croire que marcher simplement
Sur le chemin d’une campagne éloignée
Où nul bruit ne perturbe l’équilibre des choses
Si ce n’est le souffle de l’air ou le chant des grillons
Est une certitude suffisante à toutes les questions
Je veux croire à la nuit personnage solitaire
Qui règne sur toute la création
Elle me prend la main avec bienveillance
Pour m’entrainer vers une Lune opale
Une étoile rougeoyante, un mystère insondable
Je la laisse faire je ne suis pas seul(e).