Nous sommes en 1954. Stan, paléontologue en fin de carrière et célibataire endurci, part à la recherche d’une ammonite de brontosaure prise dans un glacier entre les Alpes italiennes (Dolomites) et françaises. Le narrateur nous conte son enfance douloureuse empreinte de bilinguisme et de ruralité, et les origines de sa quête. Il embarque avec lui son assistant Umberto, lui-même accompagné de son assistant Peter, un étudiant allemand un peu fantasque, ventriloque à ses heures perdues, qui emporte sa marionnette partout avec lui et Gio, un guide de montagne aguerri.
Dans une écriture sur la ligne de crête entre une poésie parfois cruelle et une sobriété douce, cette troupe insolite part à la lisière de la conscience de soi, là où le ciel et la neige se confondent en un blanc éblouissant qui fait perdre tout repère, là où les liens avec les autres sont la seule chance de survivre, là où la fin de l’été écrase comme un moustique toute velléité de courage et où le moindre effort s’apparente à un exploit. Dans ce lieu liminal ni ciel ni terre où la langue de Babel s’incarne dans ses bouches franco-italo-allemandes avant de s’assécher, où rêve et réalité se jouent des tours sur la via ferrata, dans les crevasses invisibles où enfin personne ne vous entend crier…
A la fois sombre et lumineuse, solaire et virile, intime et universelle, cette quête éperdue des origines de la Terre sous la forme d’un mystérieux fossile qu’un vieillard fou aurait pris pour un dragon des décennies plus tôt s'incarne dans les traits d'une jeunesse éternelle au soir de sa vie, qui n’a pas renoncé à réaliser ses rêves.