Ni aussi mauvais, ni aussi bon qu'on l'a dit : juste OK !
Dans l’absolu, je ne vous recommande pas particulièrement de lire 50 Shades. Pas plus, du moins, qu’une bonne centaine d’autres livres qui en valent autant, sinon davantage la peine. Moi-même, je m’en serais probablement passée, si je ne l’avais pas découvert déjà installé sur la liseuse que j’ai rachetée à l’ex du chum. D’un point de vue sociologique et littéraire, cependant, ce livre a un intérêt objectif, qui n’a rien à voir avec ce que j’ai pu en penser, moi ou d’autres personnes : un intérêt objectif constitué par 40 millions de ventes.
Bien sûr, ce n’est pas parce que beaucoup de monde ont acheté un livre qu’il faut l’acheter à son tour ; nous ne sommes pas des moutons, quand même ! En réalité, ce serait plutôt une raison pour ne pas l’acheter… Sauf que vous savez ce que c’est : un grand succès entraîne des réactions aussi nombreuses que violentes, et il est difficile de résister à l’attrait de se faire sa propre opinion. Surtout lorsque certaines des réactions nous mettent immédiatement sur la défensive. Il est toujours bon d’accumuler le maximum de données sur le sujet avant de se lancer dans la polémique, vous ne croyez pas ?
Avant d’aller plus loin, je voudrais faire un petit flash-back et rappeler qu’en commençant Fifty Shades of Grey, il n’était pas du tout gagné que je l’apprécie. J’en avais lu des critiques très négatives partout, y compris chez des blogueuses amatrices de romance dont je respecte beaucoup l’avis : SBTB, Dear Author, In need of Prince Charming. Je craignais d’avoir affaire à un nouveau Twilight, c’est-à-dire un livre qui donnerait une image réduite et peu brillante de la romance, un livre qui attirerait la mauvaise sorte d’attention sur mon genre préféré.
Ouf ! J’ai été agréablement surprise. Non que le livre soit très bon, mais il est loin du portrait d’horreur que trop de journalistes se sont plus à peindre. Si la comparaison intéresse, je l’ai notamment trouvé pas mal plus intéressant que Twilight… C’est selon moi une romance moyenne, sans plus ni moins d’intérêt que d’autres romans à succès tels que Night Pleasures (Dark-Hunters #1), que j’ai chroniqué cet été.
Oui, finalement, ce qui me frappe, c’est à quel point la plupart des articles traitant du livre sont génériques, impersonnels : ils pourraient s’appliquer à n’importe quelle romance. Lorsque l’on attaque 50 Shades, j’ai trop souvent l’impression d’entendre les arguments classiques contre la romance dans son ensemble : 1) l’écriture est mauvaise, 2) les personnages sont stéréotypés et inégaux (domination de la femme par l’homme), 3) le sexe, c’est vraiment ridicule… pauvres frustrées !
Si vous lisez de la romance depuis quelques années (ou plus), vous n’avez pas attendu la sortie de 50 Shades pour devoir vous défendre contre ce genre de critique/insulte. C’est pourquoi j’ai décidé d’écrire ici une série de trois articles abordant ces trois questions et prenant pour base le roman Fifty Shades of Grey. C’est plus original et neuf qu’une enième chronique, non ? (Cliquez sur le lien ci-dessous si vous êtes curieux.)