Si tu pensais que les romans-fleuves n’existaient plus et que les fresques urbaines étaient toujours percutantes, City on Fire de Garth Risk Hallberg est là pour te rappeler que parfois, la grandeur d’un livre ne garantit pas sa puissance narrative.
L’histoire suit une galerie de personnages qui gravitent autour d’un événement clé : une fusillade en plein Central Park lors du réveillon de 1976. Dans un New York en crise, entre punk, mafia, spéculation immobilière et tensions sociales, le roman jongle entre les destins d’artistes, de junkies, de flics, de millionnaires et de paumés. C’est ambitieux, c’est dense, c’est (très) long.
Le gros point fort ? L’immersion est totale. Hallberg reconstruit le New York des années 70 avec une minutie impressionnante, tissant un récit choral où chaque personnage apporte une facette du chaos ambiant. L’atmosphère est moite, vibrante, et certaines scènes sont brillamment écrites, notamment celles qui capturent l’esprit punk et la ville en pleine déliquescence.
Le hic ? C’est interminable. Avec ses 1000 pages, le roman s’étire parfois en longueur, accumulant les détails et les intrigues secondaires au point de perdre de vue son propre fil rouge. Les personnages, bien que nombreux et travaillés, ne sont pas tous aussi captivants qu’ils voudraient l’être, et certains chapitres donnent la sensation de tourner en rond.
Bref, City on Fire, c’est un roman-monde à l’américaine, ambitieux et foisonnant, qui veut capturer l’âme d’une époque… mais qui aurait gagné à être plus resserré. À lire si tu veux un plongeon en apnée dans le New York des seventies… mais prépare-toi à quelques longueurs en chemin.