En effet, Legardinier distribue les bons sentiments avec une telle constance qu'il doit forcément être un lointain cousin de Joséphine, l'héroïne récurrente du lundi soir sur TF1.
Sans tomber dans le cynisme le plus aigri, trop c'est trop! Dans quel monde vit Gilles Legardinier? Celui où un jeune beur de banlieue s'intéresse brusquement à la littérature, au motif qu'on intègre discrètement dans chaque roman le nom de son chien! Ainsi "Croc-Blanc" devient "Youpla" (v'la le nom en plus!), et cet ado absentéiste, graine de futur délinquant, se passionne soudain pour Jack London...
Heureusement, j'ai pris là l'exemple le plus extrême, et "Complètement cramé" réserve aussi des moments moins ineptes, mais toujours dans le style humanisme de cour de récré. Soutenir la fraternité entre les hommes, c'est évidemment louable ; mais en remplir tout un roman, c'est indigeste et ce n'est en aucun cas de la littérature.
En plus le récit n'a ni tenants, ni aboutissants, donc heureusement que la plume est relativement alerte, sinon c'était le fiasco intégral.
Seul détail croustillant, le héros se nomme Andrew Blake, homonyme donc du célèbre réalisateur de métrages porno-chic... Vu le profil de Legardinier, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un clin d'œil lubrique, mais plutôt d'un simple hasard.