Ce livre porte tous les thèmes de prédilection à ce cinéaste, qu'est Cronenberg.
Son premier roman adopte la figure des hommes déchus, acharnés, limités, coupés. Comment prendre du plaisir à lire un livre qui donne deux enquêtes qui glace le sang ? Je rectifie ma question : est-ce que le côté malsain véritable du livre doit-il me gêner ou m'enfoncer dans un plaisir de découverte ?
Après l'avoir fini depuis plusieurs semaines, je ne trouve aucunement de réponse finale. Ou même une petite part de celle-ci.
Car ce livre laisse sur sa faim (-sans mauvais jeu de mot, en rapport avec le cannibalisme-). Jusqu'à la longue tirade d'un personnage retraçant un flashback clé à la compréhension d'une intrigue à une autre, le roman se lisait comme lorsqu'un détective est prêt à tout pour retrouver tous les indices laissé par le meurtrier, donc un roman policier (entres guillemets). Mais non, suite à ce monologue, on décroche et on peine à continuer... car le rythme s'éteint, les personnages principaux sont absents, et l'intrigue paraît usé, déjà-vu, et les personnages deviennent énervants à cause de leurs agissements entre eux.
Sûrement volontaire par son auteur, de vouloir donner tous ce que je viens de lister. Pour pouvoir accrocher le spectateur jusqu'au dénouement final... Oui mais non. C'est son inverse.
Consumés est un livre captivant pour, notamment les fans des films au cinéaste, car il retrouve ses thèmes à lui, par exemple, il n'hésite pas à symboliser des métamorphoses par les corps.
Qu'est-ce qui est normal et anormal ? Pourquoi le personnage-ci agit de la sorte ? Quels sont leurs pensées ?
Elles sont montrés par leurs corps, comme si ceux-ci n'étaient que les facteur du réels, qu'ils dépassent les mots. Le couple d'amis soudé que forment Nathan et Naomi sont particuliers. Mais résume d'une certaine façon l'intrigue principale : qui on observe, et pourquoi eux ?
Pourquoi pas le couple Aerosteguy ?
Tout simplement parce que l'autre couple fondamentale fait le lien entre deux enquêtes, et que le compréhension du sens du livre n'aurait pas était la même. La maladie de Roiphe n'est-elle pas une symbolique de l'infidélité montrée ? Le couple de cannibalisme et libertins, ne nous montre-t-il pas, après l'annonce du mari à Naomi, qu'ils sont peut-être que menteurs et charlatans ? Qu'est-ce qui est vrai ou faux ?
Seul les corps nous donnent réellement les réponses, car les pensées de chacun ne forme rien d'autre que du mépris pour autrui. Alors que le corps créer le lien du désir. Même par la mocheté, on retrouve le désir. Et autrui, qu'est-ce que je pense de lui ? J'en sais rien, mais je suis attiré par lui... Et je me laisse consumé.
J'ai apprécié quelques moments. Il y a quelques passages réellement peu envoûtant, honnêtement, la fin traîne, et malgré un dernier chapitre remotivant, je trouve qu'il manque une réelle fin pour certaines intrigues, dont notamment la maladie de Roiphe.
C'est une vision du livre que j'ai interprété, et sûrement que certaines choses m'ont échappé. Je retenterais peut-être l'aventure. Pour encore une fois, me laisser consumé.