Si tu pensais que David Cronenberg, maître du body horror et des univers dérangeants, allait livrer un roman aussi viscéral et hypnotique que ses films, Consumés est là pour te prouver que parfois, le passage d’un médium à un autre ne se fait pas sans quelques ratés.
L’histoire suit deux journalistes ultra-connectés et un peu trop fascinés par le morbide, qui se retrouvent plongés dans une intrigue où sexe, technologie, maladie et mutilation s’entrelacent dans un joyeux (ou cauchemardesque) chaos. Entre une femme retrouvée morte et mutilée, un mari suspect qui disserte sur le cannibalisme, et des personnages obsédés par l’image et la viralité du mal, le roman tente de capturer l’essence du monde moderne… façon Cronenberg.
Le gros point fort ? C’est du pur Cronenberg. Si tu aimes ses délires sur le corps, la technologie et les mutations de l’âme et de la chair, tu retrouveras ici tout son univers, avec une atmosphère froide, clinique, et des passages aussi fascinants que dérangeants. Certains dialogues et descriptions sont brillants, et il y a une vraie réflexion sur la société ultra-médiatisée.
Le hic ? Ça ressemble parfois à un brouillon d’idées jetées en vrac. Le style est trop mécanique, les personnages sont souvent plus des concepts que de vraies personnes, et l’intrigue part un peu dans tous les sens. Là où un film aurait pu condenser et rythmer le propos, le roman traîne en longueur et manque de tension dramatique. Et, soyons honnêtes, certaines scènes flirtent avec le grand n’importe quoi gratuit.
Bref, Consumés, c’est un trip bizarre, cérébral et dérangeant, mais qui ne parvient pas toujours à être aussi maîtrisé que ses films. À lire si tu veux un roman qui explore les zones troubles du corps et de l’esprit… mais prépare-toi à une lecture aussi fascinante qu’inégale.