Prélude en Bordel Majeur pour le Déconstructivisme Total et la Révélation de la Jouissance Cosmique
J'ai découvert Cosmos lors de mes études poussées et abracabrantesques de l'univers Zappaien : une interview de je ne sais plus qui à propos de je ne sais plus quel concept flou (mais très intéressant évidemment, comme tout concept digne de ce nom) faisait référence à l'oeuvre de Gombrowicz en expliquant la volonté de l'auteur de démontrer l'immaturité de la pensée. C'est-à-dire : à quel point nous sommes grosso-modo incapables, au plus profond de notre être, d'être sérieux avec nous-même, de penser intelligemment, de manière construite et sensée.
Gombrowicz nous force à abandonner notre envie de sens, de direction.
Car le monde est un très très gros mystère.
Le meurtre d'un oiseau débouche-t-il forcément sur une pulsion sexuelle refoulée? Voila pour le synopsis. Enfin, c'est déjà une interprétation.
Ce bouquin m'a tellement retourné le cerveau que je ne suis plus capable d'écrire une critique en respectant les formes. Quand j'en parle, mes phrases ne ressemblent à rien, tout se déconstruit dans mon cerveau. À l'image de l'écriture du livre.
Qu'ai-je vu dans ce trip psychique qui ne ressemble à rien?
Une acceptation : l'acceptation de notre incapacité chronique, de notre incompréhension face au monde. La libération de nos barrières mentales.
Cosmos est un chaos mental.
Il faut apprendre à abandonner la forme, oublier nos efforts vains à rendre rond, poli, parfait, un monde qui est chaotique et abstrait.
Cosmos dérange la raison, mais il ne s'adresse finalement qu'à l'inconscient, car il fonctionne comme lui.
C'est ce que j'ai cru comprendre en tout cas.
En clair, Cosmos est un bon gros bedo littéraire qui a ouvert mon esprit à l'immaturité la plus totale.
Après Cosmos, on s'attend à tout. Heureux, paisible, patient et calme devant les mystères du monde. J'en conclus que Gombrowicz est un type bien, et que son talent est indéniablement funky.