Traduit en justice
En fin d’ouvrage de l’édition Babel, le traducteur André Markowicz raconte l’anecdote du vol de son ordinateur, contenant un bon premier tiers de "crime et châtiment". Obligé de s’atteler une...
Par
le 8 sept. 2014
103 j'aime
39
Tout a déjà été dit sur ce livre. Alors, pourquoi viendrais-je y mettre mon grain de sel ?
Parce que je l'ai aimé, ce livre. Je l'ai abordé avec une certaine crainte, Dostoïevski ayant la réputation d'être un auteur difficile (j'avais déjà lu les "Souvenirs de la Maison des Morts, et je ne l'avais pas trouvé difficile à lire du tout, mais...). Et je l'ai trouvé, au contraire, très facile à lire.
L'histoire, tout le monde la connaît (même ceux qui n'ont pas lu le livre, c'est à ça qu'on reconnaît un classique). Raskolnikov, jeune homme dépressif, fauché, et très imbu de lui-même, assassine une vieille usurière infecte pour lui voler son magot, et grâce à ce magot pouvoir devenir un "grand homme", un "Napoléon". Oui, mais voilà, Rodion Romanovitch Raskolnikov n'est pas Napoléon. Il n'est que Rodion Romanovitch Raskolnikov. Et il n'a pas tué qu'une vieille dame infecte, mais aussi sa soeur, le douce Lizavetta, aimée de tout le quartier.
Et Raskolnikov va sombrer. Dans la peur. Dans la maladie. Dans la folie. Jusqu'au jour où il se livrera à la police. Et, plus encore, jusqu'au jour où il acceptera l'amour de Sonia, la prostituée lumineuse, et reconnaîtra enfin, non qu'il n'est que Rodion Romanovitch Raskolnikov, mais qu'il est Rodion Romanovitch Raskolnikov.
Roman philosophique, roman psychologique, roman intensément Russe, Crime est Châtiment est tout celà. Mais aussi thriller captivant. Comment oublier le jeu du chat et de la souris du juge d'instruction, Porphyre Petrovitch, qui sait - ou qui sent - Raskolnikov coupable, et qui joue littéralement avec les nerfs fragiles du jeune homme ? Raskolnikov qui sait que l'autre sait ?
Roman foisonnant de personnages, aussi. Bons, mauvais, ni bons ni mauvais. L'infâme Piotr Petrovitch. Svibridaïlov le vieux beau suicidaire, Dounia la soeur dévouée. Et Razoumikhine, le fidèle Razoumikhine, dont on se demande tout au long du livre comment il peut rester ami avec un ingrat pareil.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs classiques de la littérature, Vodka !, Les meilleurs livres du XIX° siècle, Crime et... (folie, repentir, et peur du châtiment) et Les meilleures fins (selon moi)
Créée
le 21 juil. 2018
Critique lue 1.2K fois
4 j'aime
D'autres avis sur Crime et Châtiment
En fin d’ouvrage de l’édition Babel, le traducteur André Markowicz raconte l’anecdote du vol de son ordinateur, contenant un bon premier tiers de "crime et châtiment". Obligé de s’atteler une...
Par
le 8 sept. 2014
103 j'aime
39
Après plusieurs mois à prendre la poussière sur ma modeste étagère submergée de livres, j’ai enfin pris mon courage à deux mains afin de m’attaquer à ce petit pavé russe, considéré comme un chef...
le 29 juin 2014
89 j'aime
11
Que dire ? J'ai l'impression, justifiée, d'avoir passé des semaines à me plonger dans ce livre, à suivre la pénitence de Raskolnikov dans un Saint-Pétersbourg macabre et étrange. Ce que je redoutais...
Par
le 24 déc. 2012
47 j'aime
2
Du même critique
Mettons les choses au point : oui, l'esclavage est une ignominie. Et, oui, la façon de Scarlett O'Hara (et de Margaret Mitchell, et de ceux, nombreux, qui ont permis à ce film d'exister) de...
Par
le 27 mai 2018
19 j'aime
7
"C'était à Mégara...". Sans doute l'une des premières phrases de roman les plus connues de la littérature française. C'était à Mégara, donc. Dans les faubourgs de Carthage. Là vivait Salammbô...
Par
le 27 janv. 2019
17 j'aime
7
Je l'avoue : chaque fois que je revois ce film, il me prend aux tripes. Je n'y peux rien, c'est comme ça, d'où ma note. Objectivement, je devrais lui mettre 6 ou 7. Subjectivement, ce serait...
Par
le 26 juil. 2018
17 j'aime
2