Tout a déjà été dit sur ce livre. Alors, pourquoi viendrais-je y mettre mon grain de sel ?


Parce que je l'ai aimé, ce livre. Je l'ai abordé avec une certaine crainte, Dostoïevski ayant la réputation d'être un auteur difficile (j'avais déjà lu les "Souvenirs de la Maison des Morts, et je ne l'avais pas trouvé difficile à lire du tout, mais...). Et je l'ai trouvé, au contraire, très facile à lire.


L'histoire, tout le monde la connaît (même ceux qui n'ont pas lu le livre, c'est à ça qu'on reconnaît un classique). Raskolnikov, jeune homme dépressif, fauché, et très imbu de lui-même, assassine une vieille usurière infecte pour lui voler son magot, et grâce à ce magot pouvoir devenir un "grand homme", un "Napoléon". Oui, mais voilà, Rodion Romanovitch Raskolnikov n'est pas Napoléon. Il n'est que Rodion Romanovitch Raskolnikov. Et il n'a pas tué qu'une vieille dame infecte, mais aussi sa soeur, le douce Lizavetta, aimée de tout le quartier.
Et Raskolnikov va sombrer. Dans la peur. Dans la maladie. Dans la folie. Jusqu'au jour où il se livrera à la police. Et, plus encore, jusqu'au jour où il acceptera l'amour de Sonia, la prostituée lumineuse, et reconnaîtra enfin, non qu'il n'est que Rodion Romanovitch Raskolnikov, mais qu'il est Rodion Romanovitch Raskolnikov.


Roman philosophique, roman psychologique, roman intensément Russe, Crime est Châtiment est tout celà. Mais aussi thriller captivant. Comment oublier le jeu du chat et de la souris du juge d'instruction, Porphyre Petrovitch, qui sait - ou qui sent - Raskolnikov coupable, et qui joue littéralement avec les nerfs fragiles du jeune homme ? Raskolnikov qui sait que l'autre sait ?
Roman foisonnant de personnages, aussi. Bons, mauvais, ni bons ni mauvais. L'infâme Piotr Petrovitch. Svibridaïlov le vieux beau suicidaire, Dounia la soeur dévouée. Et Razoumikhine, le fidèle Razoumikhine, dont on se demande tout au long du livre comment il peut rester ami avec un ingrat pareil.

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le 21 juil. 2018

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lambertine

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