Traduit en justice
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C'est mon deuxième dosto, je le lis après les carnets du sol et il faut dire que le personnage des carnets du sous sol a beaucoup de similitude avec raskolnikov, son côté irascible après son acte innommable notamment.
par delà le style et le roman en lui même qui est un pur génie littéraire, cette façon dont l'auteur n'a de cesse a nous ramener au réel, par la description radieuse mais aussi et surtout crépusculaire.
Des personnages tantôt au zenith aveuglant, tantôt dans l'obscurité nocturne la plus claire, des personnages humains peut être trop humain, ils sont empli de faille tous autant les uns que les autres.
Crime et Châtiment n'est pas seulement une œuvre sur la psychologie humaine, mais également une œuvre profondément politique et métaphysique, ce besoin urgent d'en finir avec l'athéisme montant, les socialistes, les cercles nihilistes et tout ce qui fini en iste. Peut être pour refoulé une part d'ombre de lui même, de sa jeunesse ? Si il y bien une certitude c'est que cette oeuvre sent le vécu, Dostoievski a pu être Raskolnikov durant sa jeunesse. La question est légitime après tout, il est vrai que bien des guerres ont été mené, et que pour les mener il fallait donner une légitimité a tuer le 20ème siècle en est la preuve concrète...
C'est une œuvre profondément anti égalitariste, Raskolnikov commet ce crime que parce qu'il est sur le même plan d'égalité avec la vielle receleuse, il se met donc lui sa vie, celle de ses proches en comparaison avec cette vielle. C'est là toutes la subtilité c'est une œuvre contre l'égalité car elle créer comparaison des biens matériels et asservissement a la matière, mais donc par le même coup il critique le matérialisme historique de Marx. et contre le capital, contre en un mot, vous savez qui... En bref une société qui ne se place, et place les êtres humains qu'à l'aune de l'argent, ne peut que dégénérés, il faut donc la placer à l'aune d'autre chose de Dieu.
C'est la que toutes la part métaphysique de l’œuvre prend son sens, et aussi la résolution de ce cher Raskolnikov. Je pourrais même qualifié l’œuvre et en accord avec ce qui a été dit plus tôt, un traité contre l'athéisme. Tout les personnages, sont jugés in fine à l'aune de Dieu. Son image traverse l’œuvre mais presque de manière fantomatique, il apparait par intermittence comme une hallucination dans la pensée de Raskolnikov. La véritable porte parole de Dieu dans l’œuvre c'est Sonia et c'est à la fin l'issue de secours à Raskolnikov a son crime, mais aussi et surtout a la torture qui en découle.
Aucun des personnage aussi sombre qu'il soit n'est jugé moralement par le narrateur, quand Svidrigailov se suicide, ce personnage aussi antipathique qu'il nous soit, le texte se dépouille totalement il est dit dans le texte quelque chose comme cela "il met le canon sur sa tempe, et presse la détente"
Svidrigailov nous inspire une profonde pitié et Dosto s'attache vraiment à rester prude par rapport à son geste. Je pense que Dostoievski malgré le dégout qu'il peut avoir pour les êtres humain et si on part du principe que Raskolnikov est son allégorie. Aussi détestable que puisse être la vielle receleuse, elle reste humaine et je crois qu'il l'aime profondément, et toutes cette torture qu'il fait subir a Raskolnikov, c'est peut être aussi par amour envers elles, en mémoire d'elle tout autant détestable et exécrable elle puisse être, Puisqu'en définitive nous serons tous jugés à l'aune de Dieu...
Raskolnikov saisi tout cela à la toute fin, à travers un moment d'une simplicité extraordinaire, il découvre un nouveau sens a sa vie, a travers son amour pour Sofia qu'il a probablement refoulé depuis tout ce temps. Il saisi en une fraction de seconde, tout le vertige que représente l'expérience de l'incarnation, sa misère certes, mais surtout sa splendeur, et en somme saurions nous nous montrer digne face a celle ci ?
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il y a 2 jours
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