Traduit en justice
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C'est une drôle de sensation d'avoir fait ce voyage dans un univers qu'aucun écrivain n'avait encore abordé avant Dostoïevski. Je tiens le pari de faire le plus court possible.
Un jeune homme intelligent révolté par l'injustice de sa situation devient un criminel. On participe d'abord comme témoin à l'assassinat de la vieille usurière, et de sa sœur innocente. Et on en vient à vivre ensuite un très long cauchemar qui semble ne pas avoir de fin, un long cheminement vers l'obscurité alors que l'étau se resserre peu à peu sur le coupable, mais que les amis restent fidèles malgré tout. On espère même que Raskolnikov avec qui l'on est devenu très proche ne se fera jamais rattraper par son passé. Mais le personnage principal évolue, se referme, abandonne toute vie sociale, se plonge dans une culpabilité qui transforme sa vie en enfer et constate in fine qu'il n'est pas le surhomme qu'il s'était imaginé. Même si le livre est très long et que le personnage principal est indéfendable on ne peut plus décrocher de cette atmosphère très sombre. Le monde change d'aspect, Dostoïevski nous tient prisonnier dans son monde paranoïaque que l'on finit par regarder, sans s'en apercevoir au début, avec les yeux hagards d'un Raskolnikov qui est sauvé in extremis par la pureté de Sonia.
Dostoïevski a tellement bien décrit son personnage que l'on se demande s'il n'était pas lui-même un assassin en puissance. Son univers, inventé alors qu'il était lui-même au bagne en Sibérie, est terrible et cohérent. Et son style reste fort et moderne : j'ai lu les 700 pages jusqu'au bout, je m'en étonne encore moi-même. Mais c'était il y a déjà longtemps , dans ma jeunesse...
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le 21 avr. 2018
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