Quelle déception de la part d'Hervé Le Corre, dont j'avais tant aimé le style flamboyant et la richesse du vocabulaire ancien dans "L'homme aux lèvres de saphir", dont l'intrigue se situait également au XIXème siècle.
Ici, Le Corre situe son intrigue dans les derniers jours de la Commune de Paris, ce qui semblait très prometteur sur le plan historique : que nenni, je n'ai pas appris grand chose sur les origines et les circonstances de cet épisode singulier de l'Histoire de France, Le Corre se bornant à décrire les nombreux combats (de plus en plus déséquilibrés) survenus durant la Semaine Sanglante de mai 1871.
Par ailleurs, l'intrigue m'a semblé faiblarde, trop redondante et diluée sur un nombre de pages invraisemblable, tout en essayant maladroitement de tisser un lien avec le livre précédent, par l'intermédiaire du personnage d'Henri Pujols.
Parmi les héros du livre, j'ai trouvé en outre que Nicolas Bellec, le sergent de la Garde Nationale, et Antoine Roques, l'inspecteur communard, se ressemblaient trop, partageant les mêmes caractéristiques assez caricaturales (sans peur et sans reproche).
Heureusement, le très jeune Adrien et le cocher Clovis apportent un peu de diversité et d'émotion.
Dans ce bouquin très marqué idéologiquement, j'ai vraiment eu l'impression qu'Hervé Le Corre se prenait pour Victor Hugo, célébrant l'héroïsme du petit peuple parisien, multipliant les instants de bravoure répétitifs durant des affrontements d'une violence extrême, et accumulant les descriptions peu palpitantes d'un Paris dévasté.
Mais oubliant quelque peu de raconter une histoire captivante, qui tienne son lecteur en haleine.
"Dans l'ombre du brasier" n'est donc pas un mauvais livre, mais un pavé beaucoup trop délayé, et finalement peu instructif sur le plan historique.