C’est l’adjectif qui colle le mieux à ce livre à mon sens. Sur le plan stylistique comme de l’histoire, rien ne relève de l’extraordinaire mais témoigne tout de même d’une grande maîtrise du sujet.
Le style est simple et le texte ressemble plus à un mixte entre le conte philosophique et un livre de sociologie. Chaque personnage est clairement introduit. Tout est expliqué sans laisser de place à la fausse interprétation (à moins d’être de mauvaise foi et raciste).
C’est du réalisme. Le texte est hyper formel et il ne prétend pas ne pas l’être.
Mais après, il faut replacer l’œuvre dans son contexte. Dix ans avant la fin du *Civil Rights *Movement, le livre avait une maturité, un recul et une compréhension assez impressionnante pour l’époque.
Donc si vous trouvez le livre est déroutant. Alors, c’est plutôt le réel des États Unis des années 1950 qui l’est.
Le plus perturbant à admettre est que le racisme est intériorisé par les individus qu’ils soient noirs ou blancs et cela rend la communication incroyablement dure. D’un côté, les blancs voient les noirs comme des animaux au pire et au mieux des idiots. Incapable d’accéder à de bons postes et à de bons services public, ils sont écrasés et soit acceptent leurs destins, soit tombent dans la drogue, la violence ou la prostitution. Donc de l’autre côté, les noirs cultivent une méfiance systématique envers tous les blancs y compris les non-racistes comme Griffin, lui-même.
Ainsi, la situation paraît indétricotable et nécessite d’énormes réflexions contre ce probème.
Donc un livre d’une très grande pertinence que je comparais au Monde de Sophie, un roman qui vulgarise l’histoire de la philosophie. Un texte hyper réaliste, hyper formel mais sans prise de tête et qui vous permet de bien comprendre le malaise que crée le racisme autant pour les oppresseurs que pour les oppressés.