Toujours dans le registre "les couvertures de livres qui murmurent à l'oreille d'une libraire", je viens de faire un merveilleux voyage tout là-haut, dans ce Grand Nord que j'aime tant et qui me fait tant rêver !
On y est, on s'y croirait, tout y est parfaitement restitué : le ressenti, les odeurs, la nature sauvage, la rudesse de cette survie en pleine contrée hostile... alors que l'auteure est bien de chez nous ! Quel exploit ! Quelle maîtrise !
" Une nuit, la banquise se fracture et sépare une jeune femme de sa famille. Uqsuralik se retrouve livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Si elle veut survivre, elle doit avancer à la rencontre d'autres êtres vivants. Commence alors, dans des conditions extrêmes, une errance au sein de l'espace arctique, peuplé d'hommes, d'animaux et d'esprits. "
Un huis-clos magnifique oscillant entre survivalisme, chamanisme, essai sociologique et bestiaire inuit ! On vibre tellement avec notre héroïne, on tremble pour elle, on ressent tout. Ces tranches de vies arctiques sont bouleversantes d'authenticité ! On est bien peu de choses, on se rend compte à la lecture à quel point nos préoccupations peuvent être vaines et futiles en comparaison.
De Pierre et d'Os c'est un retour à l'essentiel, à des valeurs primaires ancestrales, c'est un hymne saisissant à la beauté simple, à la quête de toute une vie : la recherche de son identité profonde mais aussi du bonheur. Quant à la plume de l'auteure, elle virevolte entre poésie, féerie et humanité.
Que c'est beau !
Que c'est puissant !
Que c'est profond !
Ça devrait être ça la vraie vie !
Merci pour cette piqûre de rappel...