Ankh morpork continue d’avancer avec son temps et prend le train du changement au vol. Le siècle de la Rousette semble plein de promesses.
Elle est loin l’époque de Mémé Ciredutemps, des mages, de Cohen le barbare. Des protagonistes qui ont su évoluer, gagnant en profondeur au fil des histoires, mais dont on finit par perdre la trace, au profit de nouveaux personnages.
Dont Moite Von Lipwig. Le héros principal de Deraillé, et la clef de voute du cycle «progrès» des Annales du Disque-Monde. Sa saga aura notamment introduit le principe des «clacs» dans «Monnayé». Une révolution à mon sens.
C’est la première fois qu’un artefact majeur n’est plus lié à la magie ou à l’univers de la Fantasy, mais à la technologie. -S.O.R.T l’ordinateur magique reste à cheval entre les deux-
D’un coté j’apprécie grandement l’introduction d’outils modernes, puisque didactique et riches de trouvailles dans l’écriture des romans. D’un autre côté... ben.. y a moins de fées. Moins de magie.
Mais après tout pourquoi pas. Ça fonctionnait dans «Timbré».
Mais hélas et je suis la première à le regretter, le niveau est ici moins bon. Beaucoup de protagonistes, présentés en coup de vent, de façon très succincte, sans caractéristiques. Ils apparaissent et disparaissent avant qu’on ne s’y attache. Des lignes de dialogues bizarres. Peu de blagues. Un récit qui met longtemps à démarrer. Une alternance trop rapide entre les points de vue qui empêche de prendre la pleine mesure de Lipwig comme dans «Timbré».
On a cependant plaisir à retrouver des personnages connus, Vimaire, Veterini, Chicard.
L’histoire en elle même est plutôt intéressante, abordant la condition féminine, le progrès, le fanatisme religieux, le racisme, etc. C’est très bien en soi. Mais malgré tout je suis un peu déçue. Je pense que j’ai un peu de mal à voir la série grandir.