Beaucoup de références (de déférence) à ses maîtres littéraires et une inspiration très franco parisienne dans ce récit personnel entre journal intime et roman d'apprentissage. Tout n'est pas entièrement convaincant, notamment le fait que le cœur du livre ne soit pas vraiment si éloigné que cela du plagiat éhonté de certains illustres auteurs facilement identifiables.
Mais il faut reconnaître à Patti Smith une forme d'élégance et de retenue dans son rapport à son œuvre protéiforme, elle qui ne cesse de sanctifier ses glorieux aînés en s'excusant presque de ne pas posséder leur génie. Cela ne paraît pas de la fausse modestie, mais au contraire une profonde remise en question de ce qui la pousse impérieusement à toujours creuser l'énigme de la création artistique.
C'est d'ailleurs le fil rouge de ce court livre, qui apparaît finalement plus comme une tentative d'interrogation philosophique sur le sens de la vie et les affres du pouvoir imaginaire, que d'un panégyrique autosatisfait sur la célébrité qui l'accompagne depuis ses débuts. Pas aussi transcendant qu'espère, mais un solide compromis.