Nous voici pris dans la tourmente d’une chasse aux sorcières, celle de Rodrigo Paestra, l’amertume d’un amour, le souvenir de Vérone, laissant peu à peu place à l’éclat d’une nouvelle aube écrite à quatre mains, celle de Pierre et Claire.
Marguerite Duras consacre peu de place à la froideur d’une structure psychologique, l’écoulement d’un récit précédemment institué dans l’histoire de la littérature, mais elle choisit à l’inverse le rythme tumultueux d’une danse, où l’on saisit à chaque pas un élément, un fragment d’une vie, d’un instant pris dans le mouvement d’un autre.
L’écriture se veut esquisse de tableaux de vie, de non-dits qui s’incarnent en une retranscription de sensations, d’impressions fugaces. C’est là une expérience sensualiste au détriment de la raison, qu’il vous faudra délaisser.
La mimesis s’émancipe d’un rôle de représentation pour atteindre son alter ego, la présentation, celle des inconstances de l’homme face à son propre destin.