Il me semble à présent que j'identifie de mieux en mieux les "ingrédients" que j'apprécie le moins chez Stephen King. Je sais que généralement on commence par nommer les points forts d'une oeuvre mais tant pis, je me lance : les longueurs, la sensation de réchauffé et le parfum de vulgarité.
Pour commencer, je ne vois pas ce que cette suite de "Shining" gagne à être la suite de "Shining". Autrement dit, selon moi, ce roman pouvait très bien se tenir tout seul comme un grand sur ses pattes sans s'appuyer sur un aîné. C'est sans doute paradoxal et contraire à l'effet souhaité par l'auteur mais je trouve justement que le fait de faire de "Docteur Sleep" une suite de "Shining" lui fait perdre sa crédibilité, comme si on avait trop étiré la guimauve et qu'elle s'était cassée. On y croit 100 pages et puis...
Le livre ne m'a pas totalement déplu mais, soyons franc, ça n'a pas été la super extase ; j'ai même pas eu peur, ce qui, pour un King, est quand même un comble. La narration m'a paru lente, lente, lente... et le texte s'alourdit d'un tas de détails superflus du genre "dans le New Hampshire, il fait souvent frais alors que le soleil brille", ces "trucs" qui me feraient dire dans un film "tout ça pour faire de la pellicule", vous voyez un peu le trip ? Enfin, j'ai trouvé lassant le fait de croiser non pas deux mais trois récits (Dan, Abra, les Nœuds Vrais) avec pour résultat une fâcheuse perte de spontanéité dans l'action.
Côté vocabulaire, là aussi ça me fatigue de tomber sur les mots "couille" et "gros tas" à chaque dialogue. Alors, oui, c'est peut-être comme ça que causent les Américains - ce qui expliquerait en partie mes réticences à visiter leur patrie - mais sur 600 pages, ça m'use.
Et puis, un dernier Scud pour la route, la "trouvaille" des néo-vampires qui roulent en camping-cars (ça change des chauve-souris) et vapotent le don (ça change de l'hémoglobine), moi ça m'a juste donné la vision peu flatteuse d'un écrivain trouvant l'inspiration à l'espace "fumeurs" d'une aire d'autoroute. Et pourtant, Dieu sait combien j'abhorre les camping-cars...