Il y a des oeuvres où on se lance dans la lecture/visionnage/écoute avec une telle attente, qu'o est forcément blasé déçu au final, du coup on sabre sévère la note sur SC.
Puis il est des oeuvres où on s'attend tellement à de la merde qu'au final on arrondit la note au supérieur quand vient le moment de la critique.
Docteur Sleep fait partie de cette seconde catégorie.
Dernier King lu étant Dôme que j'ai trouvé abomifiant, pensant que je devais être trop vieux pour continuer à lire l'auteur de mon adolescence, une suite... et pas des Tommynockers ou autre niaiserie mais de l'une des oeuvres référence de l'auteur, celle que tout le monde nomme quand on lui demand eun bouquin de King au hasard, celui immortalisé à l'écran par Nickolson à la botte de Kubrick. Celui qu'on a tous lu caché sous notre couette un soir d'orage pour jouer à se faire peur quand on avait 12 piges.
Une suite donc, d'un auteur qui a franchi la ligne jaune du 'mon nom est connu j'écris de la merde ça se vendra' depuis un bout de temps mais finalement...
... ben finalement, ça rivalise pas avec l'original, ni avec Cimetierre ou Bazaar ou le Fléeau ou... mais ça se lit, plutôt bien. Déjà la bon point, on retrouve pas Danny boy 6 mois après l'affaire de l’hôtel, toujours gosse, mais il a vieilli avec nous, et il a maintenant 45 piges environ. Alors oui, on retrouve le monde de Shining, et son 'acteur' principal, mais c'est pas non plus une suite à proprement parler, ce qui nous permet assez facilement d'éviter l’amalgame et la comparaison systématique avec l'original: nous avons de nouveaux personnages plutôt bien pensés, une nouvelle intrigue qui s'éloigne de beaucoup de l'Overlook, ... bref on lit une nouvelle histoire dans le monde de Danny Boy, un autre épisode de sa vie. Et quand on le prend pour ce qu'il est, une entité indépendante dans un monde connu, ben il est pas mal ce bouquin.
Tout n'est pas parfait, mais pour un bouquin acheté à la va-vite dans un bouquiniste de quai de gare... beh ça donne un très bon roman de gare, un roman "d'épouvante" moyen bon. A lire sans prétention, sans vouloir absolument jouer à la comparaison, et on passe un bon moment.