Un livre que certains de mes potes Babelio et SC ont tellement bien noté que je l'avais mis dans mes tablettes sans même lire le résumé. Une lecture commune Babelio plus tard, bah, c'est un bouquin dont on ne sort pas indemne, quel que soit son passé, je pense.
Je vais reprendre un comm' que j'ai posté sur l'avis d'une amie Babelio et qui explique déjà l'essentiel :
" Tout ça me touche perso. J'ai vécu un truc dans le genre enfant. J'ai un dragon tatoué sur le bras. Et j'aurais été prête à tuer quiconque touche à un des miens, d'enfant. Autant dire que ce bouquin me prend au tripes."
Autrement dit, j'ai été "immergée" dans cette histoire de par la mienne. Et dans ce Bangkok glauquissime et noyé par la pourriture, qui dégoûte et fascine à la fois, d'où on a du mal à se tirer une fois plongé dedans. Vous vous doutez bien que je me suis gravement identifiée à "Dragon", forcément.
L'écriture de Day est brutale, sans concessions, sans fard. On est dans l'horreur jusqu'au cou, et la préoccupation première de l'auteur n'est pas de nous épargner, mais d'en mettre plein la tronche au lecteur.
Finalement, la SF et le Fantastique ne sont pas du tout les sujets principaux de cette novella. Les sujets principaux, ce sont les enfants et ceux qui abusent d'eux. Et ça, c'est pas un sujet extraordinaire, c'est juste la vie de milliers d'enfants maintenant. Là de suite. Et des pourritures qui leur font les pires horreurs, là de suite. Et des pourritures qui en tirent du fric. Là. Maintenant.
Je savais déjà que certaines traditions impliquent l'exploitation sexuelle des enfants, ce qui sera sans doute une surprise pour certains. Les êtres humains sont très doués pour faire passer leurs vices pour des choses normales, voire "obligatoires". Traditions de merde, humains de merde. Je ne suis pas particulièrement violente (Je ne suis plus, c'est plus proche de la réalité). Mais comment ne pas détester le genre humain, quand on sait ça ? Comment ne pas se dire que tout ce qu'on mérite, c'est l'extinction. L'être humain est la seule race animale dont l'adulte est prêt à détruire et/ou exploiter sa propre progéniture... Alors je sais pas si un jour je pourrais échapper à ces pensées pas très gaies sur la race humaine. Je ne sais vraiment pas...
Je peux pas dire que ce livre soit un coup de cœur. Mais c'est un livre fabuleux.
Quant au côté fantastique et l'identification d'une victime à un dragon vengeur, mais surtout plus jamais victime, je ne peux en dire qu'une chose : c'est exactement ce que j'ai fait avec mon tatouage. Du coup, on en vient à se poser des questions sur tous les gens qui ont un dragon tatoué sur eux, hein ?! Et il y en a un paxon...
Quant au parallèle entre Tann et Dragon, ainsi que la fin tout à fait bien tournée et qui pose question, j'ai vraiment adoré.
Je n'ai pas compris les chiffres en début de chapitre, s'il faut reprendre à un moment le livre en les suivant, je ne sais pas. J'essaierai peut-être.