Marcel Proust est l'archétype de l'écrivain bourgeois; lorsque l'on imagine un livre édition de la Pléiade religieusement emballé au sommet d'une couteuse bibliothèque Louis XIV, c'est l’œuvre de Marcel que l'on imagine. Proust, c'est l'un des sommets inaltérable de la littérature dite classique. pas le plus ardu (Joyce, je pense à toi), mais le plus communément cité. Avoir lu Prout, c'est entrer de plein pied dans le monde des codes de la culture bourgeoise. Une culture auto-référencée, plus là pour écraser le pauvre prolétaire que pour valoriser des œuvres appréciables.
Car, si Proust écrit bien, il est absolument impossible pour un prolétaire revendiqué d'apprécier sa prose. Car, si le cadre est, bon, le contenu est vide. L'ensemble n'est constitué que de médiocres réflexions d'un méprisable demi-mondain n'ayant jamais pris la peine de fournir le moindre effort de sa vie. Un personnage hautement bas en couleurs, égocentrique au possible; un bourgeois ayant parfaitement conscience de sa classe qui tend naturellement à l'oisiveté, et surtout à un mépris de l'autre assez saisissant.
Car l'écriture est un exercice qui tend à ouvrir le lecteur vers l'altérité; à comprendre comment que des gens que nous ne pouvons pas connaitre voient le monde; bref voir en quoi l'homme, fût il ordinaire peut être grandiose. Le prince de la littérature française c'est Gary: un géant de son siècle racontant de manière détachée comment il a failli mourir 10 foi en combattant l'ennemi allemand. Comment il s'est battu avec Clint Eastwood pour les faveurs d'une jolie belette. Bref, ça vit, ça sait se détacher de l'esprit de sérieux, c'est léger, et en dit bien assez sur l'héroisme ordinaire tout en restant poétique.
Proust, c'est l'inverse: un aptère maladif, rétif à l'effort, en faisant des tonnes pour parler de rien.
L'auteur se sait médiocre; aucun artifice stylistique ne saurait masquer cette vérité essentielle: Prout n'a rien de pertinent à dire sur la vie sinon nous avertir sur les dangers de la complaisance et de l'auto satisfaction. La vacuité de la vie Marcel l'incline à la mélancolie? Amenez ce bourgeois à la mine, faite le un peu travailler, ce sentiment disparaitra bien assez vite. Qui, mis à part un bourgeois si plein de lui même peut trouver intéressant le récit complet de ses vacances en Normandie, le tout entrecoupé de passage dans de riches salons parisien ou d'escapades dans le Midi, pour ne rien y faire de très passionnant? Ou est la douleur, le grandiose, la Vie?
Quel doit être le degré d'égocentrisme que Proust doit avoir en lui même pour décrire pendant 500 pages ses conflits intimes? Lire un auteur qui me décrit sans geste comique, ses émois adolescents, comme 'il s'agissait de la chose la plus pure jamais vécue, ça me donne la nausée, et surtout l'envie de l'inciter à rompre le nœud Gordien; une fois l'excitation des sens comblée, et le mirage de l'imagination définitivement dissipée, l'auteur sera peut être un peu moins disert, mai saura faire preuve d'un peu plu de concision et de consistance.
Si Proust avait pris la peine de sortir de chez lui, de découvrir le monde situé au delà de son petit cercle, plutôt que de se restreindre à son usuel cadre bourgeois, il aurait pu écrire des bouquins acceptables. Ce ne fût le cas. La sanction est inévitable.
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