On dit tant de bien du polar nordique…
Force est de constater que ce court roman est prenant, parfaitement troussé, et sachant glisser un humour finement noir. Le schéma est simple : un parrain souhaite assassiner sa femme qui a un amant ; le tueur professionnel tue l’amant car la femme est si belle ; hélas, l’amant n’était autre que le fils du parrain… Peut-on imaginer un meilleur schéma de roman noir, finement fascinant, limpide dans son schéma noir ?
L’impact sec de cette trame guide la lecture, mais la voix du tueur / narrateur approfondit l’implication. La voix d’un être vaguement doux, vaguement perdu, vaguement violent car il ne sait rien faire d’autre ; dyslexique, comptant si mal, luttant pour lire quelques lignes du 1er coup, et pourtant, aidant une fille sourde, écrivant des lettres pleines de pensées, appréciant la lecture des Misérables, pour chaotique que puisse être le parcours dans son esprit buttant sur les lettres. Cette voix touche, porte parfaitement le récit, offre les angles & les nuances qu’il faut en plus de l’intrigue bien ajustée. On se réjouit du piège inventif qui se trame, comme une bonne idée bien trouvé ; mais on se réjouit plus encore d’un ordre comme “comme la tête et lance lui par la porte comme preuve”, détail macabre, fou, délirant comme le meilleur Tarantino…
Oui, je vais certainement explorer les romans de Jo Nesbo au delà des 150 pages de cet agréable livres…