Un poireau sous les aisselles, du salami derrière l'oreille
Il ne s'agit pas de présenter un bouquin sous le couvert d'un joli titre pour faire de celui-ci un chef d’œuvre. D'ailleurs, après lecture, ce titre poétique a fini par apparaître plutôt comme un cache-misère, ou pire, un syntagme bouffi de prétention.
C'est un livre étrange que celui de Thomas Day, mêlant l'uchronie et la fantasy dans un brouet pas très heureux. Il ne parvient pas à réconcilier l'univers steampunk qu'il a souhaité mettre en place, et les légendes irlandaises qui semblent intervenir comme un cheveux sur la soupe. A juste titre, puisque c'est ainsi qu'il a découpé son texte, le livre se trouve scindé en deux par ces influences : d'abord l'une, puis l'autre. Une rupture abrupte, qui laisse trop largement entrevoir la main de l'auteur et ne permet plus de croire en ce livre.
Si un effort est indéniablement fait du côté de la poésie, ce à quoi nous préparait le titre, l'effet retombe vite. Les images sont maladroites, plates ou tout simplement inappropriées, quand il s'agit de description ; le parler poétique sonne tout simplement faux, lorsque Day essaye de l'intégrer à ses dialogues, ne sachant se déterminer entre vernaculaire et lyrisme pompeux et de mauvais aloi.
Quant à ses personnages, ils sont aussi épais qu'une tranche de salami glissée derrière l'oreille (voyez, moi aussi je sais être poète). Au mieux, on arrive parfois à les distinguer les uns des autres. Cela dit, l'impression d'entendre parler toujours la même voix est tenace.
Pas grand chose à sauver de cet ouvrage maladroit, où la volonté d'écrire un texte original est écrasée sous le poids des choix de narration malheureux et de la faiblesse de l'écriture.
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