De prime abord, le style plutôt simpliste de l'auteur m'a fait garder mes distances. Puis arrive la succession alternée entre l'histoire de Sarah - fillette de 11 ans, juive, déportée lors de la rafle du Vel d'Hiv - et celle de Julia - journaliste franco-américaine qui découvre l'existence du Vel d'Hiv lors de ses recherches pour un article - qui finissent par captiver autant l'une que l'autre tant leur relation est étroite et dépasse même le stade professionnel. Et finalement le style ne pose plus de problème, au contraire il nous plonge intégralement dans la sensibilité et la proximité des personnages qui, différents, font preuve de persévérance et de courage face à des épreuves quelque peu incomparables mais qui les relient indéniablement. Ou du moins qui relie Julia à Sarah. Car c'est cela qui nous pousse à tourner et tourner les pages : suivre cette journaliste dans cette quête - au départ professionnelle et qui devient profondément personnelle - nous transporte dans la triste Histoire, nous bouleverse, nous fascine jusqu'à trépigner d'impatience comme Julia face à l'assemblage des pièces du puzzle qui la conduiront à Sarah. La fillette a beau n'être qu'une inconnue pour Julia, elle est aussi le symbole de son nouvel objectif dans la vie, le moteur de sa nouvelle existence jusqu'à faire partie de son être. L'émotion est souvent forte tant cette femme se fascine pour cette petite fille, se plie en quatre pour reconstituer sa vie et pouvoir la rencontrer et lui avouer tout son ressenti sur cette page sombre de l'Histoire...
Tatiana de Rosnay arrive par un style sobre et honnête à attirer son lecteur dans la douleur et l'horreur du passé mais aussi du présent...
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