Matthew B. Crawford il est pas ingénieur informaticien comme dans la chanson, c’est le philosophe mécanicien tu vois. En fait il en a eu ras le fion de bosser dans un think tank, il s’est mis à réparer des motos et comme il était bien porté sur la philo il a décidé d’en faire un essai où il raconte tantôt son histoire, entrecoupée de réflexion autour du travail, de taylorisme, de prolétariat, d’artisanat, des cols blancs, d’Hannah Harendt (oui oui), de l’infantilisation de la société de consommation et des aspects cognitifs du travail de mécanicien.
Ce tout mixé avec des vrais morceaux de société américaine couvrant l’ensemble du 20e siècle, qui a permis aux grandes industries de rendre le métier d’ouvrier dénué de toute responsabilité, avec pour consigne d’appliquer des procédures déjà établies par des personnes qui réfléchissent à ta place et font de toi un idiot (et que tu deviennes un petit numéro remplaçable).
On a beau ne pas tomber des nues, le fait d’intellectualiser cette réflexion, de la décortiquer et d’en parsemer sa propre expérience, font de l’Éloge du carburateur une de ces merveilles qu’il faut lire au moins une fois dans sa vie. Tant pis si on se bute à relire deux ou trois fois le même paragraphe, tant pis si ça fait saigner du nez où encore que les exemples propres à la culture américaine nous soient inconnues, c’est impossible de ne pas le plaquer sur un contexte actuel français puisque mondial et libéral (avec cette petite innovation autour du narcissisme et des réseaux sociaux (DONT JE SUIS UNE VICTIME CONSENTANTE)
Pétard lis ça je te jure c’est trop trop bien !