Roman, autobiographie, autofiction, oeuvre littéraire, ou sociologique? On est perdu. Je suis perdu. Un usage esthétisant d'une misère, un livre où est dépeint une population paupérisée au sens large, écrit dans un français parfait mais scolaire. Le livre apparaît comme une arme, servant de revanche. C'est un texte fortement teinté d'affects, certes, mais il s'agit nullement d'un récit utilisant la méthode sociologique. Les siens sont, à travers ces lignes, massacrés méthodiquement à la hache. Ici, la distanciation nécessaire aux sciences sociales est absente. Un seul point de vue, une voix unique. "En finir avec Eddy Belleguelle" est un regard réflexif unilatéral, où la complexité est bafouée. Le récit, où la véracité est mise à mal, semble alors, par son procédé, ambigu ; il sème le doute. Cela en devient dérangeant. On se questionne, au-delà de la démarche adoptée, sur une certaine dissimulation, un opportunisme littéraire.