Eddy Bellegueule n'est pas le surnom mais le véritable nom de Edouard Louis, un jeune auteur de 21 ans qui nous livre un récit coup de poing sur son enfance.
Eddy est né en Picardie, au début des années 90 dans un petit village où la pauvreté, voire la misère sont omniprésentes. Dans ce milieu ouvrier raciste et homophobe qui semble sortir tout droit d'un roman de Zola, les hommes sont violents et alcooliques, les femmes des mégères qui tentent de boucler les fins de mois, les enfants "zonent" dans la rue.
Eddy se sent rapidement différent des autres et d'ailleurs avant même d'en avoir conscience il y a les réflexions de son entourage le traitant de "gonzesse" et autres termes choisis.
Contrairement aux autres garçons Eddy n'aime pas le foot, n'aime pas les jeux violents. Tout le monde lui trouve un air maniéré et il va vite devenir le souffre-douleur du collège.
Incompris par sa mère, qui préfère fermer les yeux sur l'évidence de la situation, rejeté par son père qui lui adresse à peine la parole, Eddy va chercher par tous les moyens à "guérir". Il se persuade qu'il peut devenir un "dur" comme les autres. Mais il va devoir se résoudre à s'accepter comme il est car nul ne peut changer sa vraie nature.
Ce récit est d'une grande violence, non seulement dans l'histoire de ce jeune garçon mais aussi dans l'écriture elle-même directe, sans fioritures.
Par contre je ne l'ai pas pris comme un règlement de compte de l'auteur avec sa famille. Malgré la description terrible qu'il en fait , on sent tout de même une sorte de tendresse envers eux. Finalement, pouvaient-ils agir autrement?
Ce "roman" ne peut laisser le lecteur indifférent.
dodie
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le 23 févr. 2014

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