Et Nietzsche a pleuré par Schrödinger
Passons le titre. Passons le style des premières pages qui donne envie de hurler. Suivons le docteur Breuer. Progressivement, avant même que le dialogue qui constitue le coeur de l'ouvrage ne s'amorce, arrive le premier intérêt du livre: on est plongé dans la vie quotidienne de ce médecin viennois de la fin du XIXe siècle. Sa vie de famille, ses loisirs, ses repas, ses méthodes de travail, de soin, les théories de l'époque, la vie de l'université aussi, à travers le jeune Freud; un tableau complet et vivant.
Puis arrive le dialogue entre Breuer et Nietzsche; animer ce dernier était un exercice difficile, voire périlleux mais l'auteur s'en sort de façon honorable. En ajoutant à cela la connaissance "a posteriori" de la psychanalyse que possède l'auteur, qu'il arrive à distiller sans trop "forcer" les découvertes dans la bouche des deux hommes, l'échange, qui "aurait pu" fonder la psychologie moderne s'avère crédible et intéressant presque jusqu'au bout.
Presque. Parce que, à force de me renseigner (certes de loin) sur le sujet, la question qui me brûlait les lèvres, c'était bien sûr "bon d'accord, tu sais que, si tu arrives toujours pas à faire tes lacets à 34 ans, c'est parce que tu as envie de baiser ta mère. Et maintenant, tu fais QUOI?". J'attendais donc impatiemment la réponse finale de cette "thérapie de groupe". Et là, bottage en touche. Mais un gros, hein. Du genre à me laisser en mode "ouais... cimer, gros". Donc bon; le livre aurait pu mériter plus, mais là, merde.