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J’étais passé totalement à côté de ce bouquin et pourtant, je le sais parce que le titre et la couverture m’ont toujours aguiché, je l’ai croisé un nombre incroyable de fois chez mon libraire ou sur les réseaux sociaux, et il aura fallu qu’il remporte le Grand prix RTL / Lire en plus d’une flopée d’autres prix pour que je me décide enfin à l’acheter. Dans ma flemme, j’étais même persuadé de n’avoir jamais lu Sandrine Collette, alors qu’il s’avère que j’ai déjà lu Un vent de cendres (sans passion) et Des nœuds d’acier (une claque !) : c’est vraiment terrible, Alzheimer. Ainsi, armé de mon amnésie chronique et sans même savoir de quoi parlait le livre, je me suis lancé dans la lecture de Et toujours les Forêts.


Si vous baissez les bras à la lecture de cette chronique, je vais aller à l’essentiel : Sandrine Collette parvient à réinventer le roman post-apocalyptique en livrant un récit magistral, que vous ne devriez rater sous aucun prétexte.


Si vous avez un peu de temps, je vais vous en dire un peu plus. Corentin est trimballé de foyer en foyer par une mère qui ne l’a pas désiré et cherche par tous les moyens à se débarrasser de ce gosse chaque jour un peu plus encombrant. C’est dans les Forêts, là-bas dans la vallée, que Corentin sera déposé – pour ne pas dire expédié – afin d’être élevé par Augustine, grand-mère aux allures de sorcière qui pourtant saura lui donner assez d’amour et d’éducation pour lui permettre, à l’âge adulte, de partir étudier dans la Grande Ville, où il vivra ses premières expériences.


Seulement voilà, parce qu’il fallait s’y attendre depuis le temps qu’on nous l’annonce, une grande catastrophe survient. On l’imagine écologique, mais on n’en sait pas plus, et à vrai dire ça n’est pas un problème dans le récit. L’humanité est décimée d’un coup d’un seul, et seuls ceux qui étaient à l’abri dans les caves, sous-sols et autres entrailles de la Terre, auront survécu à la catastrophe. Après cette apocalypse, il faut pour Corentin partir et retrouver Augustine, s’assurer qu’elle soit en vie.


La suite, ma foi, c’est encore mieux que vous la lisiez. C’est à la fois génialement angoissant, magistral, original, violent et cruellement beau. C’était un sacré challenge que d’écrire un roman de genre tout en renouvelant les codes, et c’est une réussite incontestée pour Sandrine Collette. Celui-là, je ne suis pas prêt d’oublier que je l’ai lu.


Et toujours les Forêts, de Sandrine Collette, est publié le 2 janvier 2020 aux éditions JC Lattès.

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le 29 juil. 2020

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Brice B

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