Bien sûr, ce livre ne peut laisser indifférent, témoignage de déportation mais aussi d'amour filial, d'une fille pour son père déporté en même temps qu'elle, et d'un père pour sa fille, qui livre plus d'un demi-siècle plus tard le récit de son cauchemar dans le camp voisin de celui de son père qui, lui, n'est pas revenu...
Le retour dans sa famille se fait dans la plus grande froideur, et je dirais que c'est aussi ce qui se dégage de ce texte, quelque chose de distant et froid qui garde à distance et m'a empêchée de rentrer dans le récit, qui a bloqué le pathos (ce qui peut être positif bien entendu), mais finalement n'a laissé passer, à mon sens, que peu d'émotions.
Je suis restée contemplative et n'ai pas basculé dans l'émotion, quoique bien entendu figée d'horreur face à la barbarie nazie que l'on ne connaît hélas que trop bien au travers de ces grands récits de témoignage sur la Shoah. Le problème avec celui-ci est donc, pour moi, cette austérité extrême, cette froideur qui, malheureusement, m'ont gardée à distance.