En abordant mon premier Balzac longtemps après mes derniers cours de français, j'avais l'image d'un écrivain ennuyeux et poussiéreux, plein de vaines descriptions sans intérêt, opinion formée par l'avis de gens qui l'avait lu pour leur cours.

Quel ne fut donc pas mon plaisir lorsque je découvris la merveilleuse ouverture de ce roman, une description certes, mais une description bien plus vivante que nombre de passages narratifs que j'ai pu lire. Saumur m'est apparut dans toute sa petitesse et ses ridicules comme l'endroit possible de la tragédie bourgeoise que Balzac m'annonçait.

La suite du roman s'est avérée à la hauteur de cet incipit, surtout par un élément inattendu pour moi : un humour juste et corrosif. Le père Grandet est en effet le pire avare de la littérature, et ses manies, sa morale incroyablement perverse font l'objets de la part de Balzac des piques les plus subtiles et les plus réjouissantes. En quelque sorte l'Avare de Molière en nettement plus drôle.
S'adjoint à cela une histoire d'amour simple et naïve, mais d'une grande douceur et que Balzac réussi à saisir avec justesse. Le développement d'Eugénie Grandet est donc un vrai plaisir à lire.

Malheureusement la fin souffre quelque peu, peut-être d'une indécision de l'auteur, en tout cas d'une certaine lâcheté de la trame narrative, et peine quelque peu à convaincre, jusqu'à la dernière page où un passage au présent de narration formidablement trouvé nous permet de refermer ce roman satisfait de notre lecture.
corumjhaelen
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le 24 mars 2013

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